Opérette Magazine
L'Opérette en Vacance
Lundi 21 Novembre 2011


A côté des grands festivals de l'été, il existe
plusieurs manifestations qu'on n'ose qualifier
de micro festivals, mais qui montrent que
l'opérette est chevillée au corps de leurs
courageux et passionnés promoteurs.

Au
nombre de ces derniers, l'Opéra de Barie
(passons sur le malicieux paronyme) dans le
cadre de « Scènes d'été en Gironde » ne
manquera pas de retenir notre attention.

Barie
est une commune du sud de la Gironde qui
depuis 4 ans s'offre un festival d'été
principalement consacré à  Offenbach ; Jean-
Marc Choisy son dynamique président est
informaticien de son état ; toute une équipe
composée d'amateurs, mais aussi de semiprofessionnels
et professionnels s'active
autour de lui.

Cette année c'est une longue soirée qui a été
proposée cinq fois au public ; début 19 heures
avec deux courts ouvrages mis en espace : Le
baiser à  la porte de Charles Lecocq dans une
version écourtée et Les deux choristes de
Frédéric Barbier ; après cet apéritif le plat de
résistance : un spectacle coupé qui fait se
succéder Le savetier et le financier et
Croquefer deux « un acte » de Jacques
Offenbach.
L'entrée est fixée à  12 euros et elle
est gratuite pour les jeunes.

La programmation est alléchante et somme
toute cohérente.

Le festival tient à  s'attacher à 
des petits formats, aussi bien des saynètes bien
oubliées que des bouffonneries en un acte,
patrimoine trop souvent ignoré par les grandes
maisons ; les deux opérettes d'Offenbach pour
ne prendre que cet exemple reflètent ce
qu'étaient les grandes tendances de l'époque :
le réalisme de bon aloi avec La savetier et le
financier (1856) et la loufoquerie mettant à 
mal certains langages institutionnels dans
Croquefer (1857) (présentant une scène
scatologique assez unique dans le répertoire).
La mise en scène des deux opérettes signée
Daniel Darc fait passer le fumet du XIXe
siècle à  notre époque en intervenant sans
brusquer les choses, en adaptant « moderne »
ce qui le justifie, par exemple le thème de
l'argent roi dans Le savetier et le financier ;
l'ouvrage est par ailleurs fort bien défendu par
Claire Baudouin, Didier Claveau et Audrey
Hostein. Dans Croquefer, opérette pour
laquelle on a davantage de références, on
détachera d'une intéressante distribution Cyril
Fargues (qui, comme fils de Philippe Fargues,
a de qui tenir) et Valérie Cantard. On a
remarqué dans Les deux choristes un artiste
qui ne le fut jamais et qu'on a applaudi il y a
quelques années sur de grandes scènes
lyriques, Christian Lara au côté de la basse
Michel Ballan.

Sans doute regrettera-t-on
qu'un seul piano tenu par Arnaud Oreb
accompagne le tout, mais la performance force
l'admiration, la longueur du spectacle n'y
étant pas étrangère.
Bon vent à  cette sympathique manifestation.

Didier Roumilhac


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